Mon voyage ressemble à une succession de défis...
Un défi permanent, me permettant de me prouver à moi-même que même avec mes 11 printemps, je peux encore rivaliser avec un 4x4, un pick-up ou autre poids lourd de la route. C'est sans compter mon équipage qui ne me ménage pas...
Mes premiers pas en Equateur me mettent déjà au diapason... Mes globe-trotteurs décident de rallier Otavalo pour se balader au grand marché d'artisanat. La route est longue, très longue... Mais elle reste admirablement propre et bien entretenue. Rouler sur une voie ralentit considérablement ma progression, sans parler des déviations... J'arrive non sans mal à 17h, juste le temps de me garer et les voici déjà dans les rues. Ca tombe bien, j'ai besoin de souffler.
Le lendemain, j'ai pour mission de les emmener au Parque del Condor. Après plusieurs tentatives, même en essayant de me transformer en mode 4x4, rien à faire... Il m'aurait fallu un treuil tant le dénivelé est important... Ils sont fous ces Equatoriens de créer des routes aussi inclinées... Bref, à défaut de condors, je dors à côté des canards au bord du lac...
Tiens... Je bascule de l'autre côté du globe en passant la ligne de l'équateur ! Puis je monte dans le parc du Cotopaxi. Je peine dans les rapports de vitesse mais je grimpe. Pour masquer mon passage, une épaisse fumée blanche s'échappe de mon pot, comme un vieux marin avec sa pipe. Un nuage s'élève dans le ciel. J'arrive tout de même à 3 860 mètres pour terminer sur une piste ! Balèze la demoiselle !!!
Pour me remettre de mes émotions, je reste 9 jours en stand-by à Ambato chez nos amis Michelle et Roberto.
Une nouvelle de taille vient chambouler mon voyage... Souvenez-vous, depuis des semaines (des mois ?), je tremble à chaque coup de frein... Eh bien pendant mon « repos », j'ai le droit de voir un chirurgien qui voit bien que je ne tourne pas rond mais ovale... Je parle bien de mes tambours, ne vous méprenez pas ! On en profite pour solidifier mon pare-choc arrière et isoler davantage mon toit pour que l'eau ne pénètre plus dans la salle de bains... Je suis rutilante !
Je quitte Ambato pour Misahualli, la porte de l'Amazonie. Après leur trek en forêt amazonienne, c'est reparti pour une soit-disant lagune. Le souci ici, c'est qu'après la pluie ne vient pas le beau temps, mais plutôt des éboulements de pierres et de terre... J'ai donc été contrainte de prendre des routes et des pistes abominables... J'en ai encore les suspensions qui tremblent, mais pas la pédale !
Je retrouve enfin la panaméricaine. Rouler sur une route sans trou et asphaltée, y'a qu'ça d'vrai !
Les villes se succèdent et mon périple équatorien se termine à Macara. J'ai aimé sillonner ces routes où chaque kilomètre avait son lot d'originalité et des vues absolument magnifiques. Le Pérou n'est plus qu'à une centaine de mètres, après le pont international. Une grande route m'attend dans ce nouveau pays...