Plusieurs missions nous attendent à Los Andes : comme après chaque passage de douane, nous devons faire le plein de provisions car le frigo est vide, trouver une laverie et du wifi. Sur la carte, nous repérons "termas el corazon". Cet endroit devrait faire un agréable bivouac. Déception, les thermes font partie d'un hôtel et le droit d'entrée (aux thermes) est hors de prix... La nuit est tombée. Nous faisons un tour dans les ruelles avoisinantes et revenons sur nos pas. Le vigile de l'hôtel nous a pris en sympathie et attendait notre passage pour nous proposer de nous garer sur un terrain à côté des habitations du personnel de l'hôtel. Très gentil !
En route pour Santiago où Raul et Silvia, que nous avions rencontrés au nord du Chili à Pica avec leur petite-fille Valentina, nous ont invités. Impossible de trouver un bivouac avant Santiago, nous sommes coincés dans le trafic qui migre à allure réduite vers la capitale. Petit à petit, nous arrivons à l'adresse indiquée et au parking que Raul a repéré pour nous. Nous avons la chance de nous garer au centre-ville pour seulement 10 000 pesos pour 4 jours (13 eur), négociés par Raul.
Parlons de ce grand personnage ! Un homme simple en apparence... pas seulement. Une incroyable richesse intellectuelle, un passé chargé d'histoire, un défenseur des droits humains et des Mapuches (les Indiens du sud du Chili). Il nous raconte le coup d'état du 11 septembre 1973 parce qu'il était là, l'ami de Salvador Allende. Il campera sur ses positions face à Monsieur Pinochet, comme il le nomme, toujours avec beaucoup de calme.
Cet homme au regard rieur est fasciné par tout ce qui l'entoure, d'un musicien de rue comme d'un graff sur un mur. A ses côtés, Silvia, son épouse au regard taquin est une grande cuisinière qui régale tout le monde !
Raul, à son âge avancé, travaille encore au ministère des Affaires Extérieures et nous épate. Il parle plusieurs langues étrangères, ainsi nous communiquons facilement. Lorsqu'il était consul, la famille s'est installée dans différents pays ce qui a permis à leur fille Pilar (la maman de Valentina) d'aller à l'Alliance Française.
Nous dînons ensemble le premier soir et les filles se réjouissent de revoir leur amie. Le lendemain, sous un soleil radieux, nous faisons un rapide tour du centre-ville et découvrons la place centrale et ses beaux bâtiments alentours, comme le bureau de poste installé dans un ancien bâtiment à l'architecture soignée. Nous écoutons des musiciens, regardons de petits spectacles de rue. Lorsque nous passons devant la Moneda (le palais présidentiel), le récit de Raul la veille au sujet du coup d'état prend tout son sens et nous nous imaginons la scène. Mieux qu'un livre d'histoire ! Nous assistons à la relève de la garde.