Il est tôt ce matin, je quitte San Diego en direction du Mexique. Je passe les grilles métalliques séparant les deux pays. Mes globe-trotteurs remplissent leurs papiers et me collent, à moi, un autocollant sur le pare-brise. D'après eux, c'est mon importation temporaire ! Je trouvais le temps long... Enfin je vais fouler les terres du Mexique. Les Mexicains ont oublié de bitumer les routes parallèles, seules les routes principales le sont. Après avoir goûté à quelques topes, ces fameux dos d'âne, je m'engage sur la route à la sortie de la ville. Sur ma droite, je vois des voitures rouler sur un terrain carrossable... Ah les pauvres ! Je trouve que la route se rétrécit dangereusement... Pourvu que je ne croise pas un camion... Une femme me fait des signes. Les Mexicaines sont vraiment accueillantes ! Ou peut-être est-ce pour me prévenir ? C'est la seconde option qui se profile : je m'arrête face à un charmant poids-lourd... Oups ! Pardonnez-moi Senior, je fais marche arrière ! La route est en travaux et les pauvres voitures que je voyais en contre-bas sont sur la bonne route ! Bien sûr, aucun panneau ne signalait les travaux, je démarre fort au Mexique... ! Une fois sortie de la ville, me voici sur la route pour Ensenada, une 2 voies qui se transforme en 3 voies lorsque des automobilistes souhaitent doubler ! Chacun se pousse alors sur la bande d'arrêt d'urgence et au milieu passe une voiture ou un camion ! Economie de largeur... Ah ! Ils sont forts ces Mexicains !
Après 100 kms et presque 2 heures, j'arrive à Ensenada et sillonne entre des voitures et camions d'un autre âge. Je découvre une ville avec une grande rue principale et des rues secondaires essentiellement en terre battue, mes suspensions adorent ! A chaque fois que j'emprunte une rue, je me dandine dans tous les sens !
Après quelques jours passés à Ensenada, Globullou me rejoint, c'est pas trop tôt ! Nous restons deux jours ensemble à nous susurrer des mots doux. Dernière nuit avant une énième séparation, je suis bien obligée de suivre mes globe-trotteurs...
Je pars donc en direction du sud, de la chaleur, de la douceur, heu... je m'emballe encore... juste le sud de la Baja ! Je descends progressivement pour ne pas trop les dépayser... Les routes ont régulièrement des trous gros comme des cratères, ça secoue dans la chaumière !
Nous arrivons à Guerrero Negro et là, mes phares se tournent vers une plaque familière... Demi-tour toute ! Je sais, je suis curieuse, mais c'est pas tous les jours que je croise un Français ! Là, pour le coup, c'est une Française, une intégrale de 9 mètres ! Castagnette ! Faut dire qu'elle en impose à côté de moi... Je me sens toute petite. A son bord, elle transporte une famille de 5. Nos globe-trotteurs décident de faire un petit brin de chemin ensemble, ça nous permettra de faire la causette... ! Si mon Globullou était là, il dirait vraiment que je suis pipelette !
Nous sillonnons la côte pour atterrir sur une plage de sable fin, la mer à 3 mètres de moi, le soleil réchauffant mon capot ! Deux jours durant à ne rien faire d'autre que d'écouter le bruit des vagues. Nous réitérons à Ligui pour deux jours ! Le moment délicat, c'est pour repartir des plages, Castagnette étant un peu boulotte ! Elle a un peu de mal à s'extraire du sable. Plaques de désensablement et pelles sont de sortie et ça passe !
La Paz est une grosse ville où je prendrai le ferry dans une semaine. Je pose mes roues sur la plage d'El Tecolote et le second soir, je retrouve Globullou, toujours aussi fringuant, accompagné de son ami Polofreespirit. Nous passons une soirée au clair de lune.
La boucle du sud emprunte des pistes assez difficiles, je balance de gauche à droite, faisant des sauts de puce de temps à autre à cause des topes... Dans l'ensemble, je vis au rythme des bivouacs en bord de plage. Cette partie du voyage est assez cool... J'espère ne pas m'encrasser. Notre dernier bivouac n'est pas une réussite pour ma Castagnette qui s'ensable à nouveau et ne pourra pas m'accompagner sur le ferry. C'est donc seule que je quitte la Baja. Je suis parquée entre de gros camions, comme une sardine ! Ca secoue dans tous les sens... 17 heures de traversée, c'est pas une vie ! Je retrace les bons moments partagés avec mes amis et les paysages. C'est seule que je sors découvrir le continent ! Ah... Les Amis, les Amours, les Emmerdes... Vive le voyage ! L'aventure continue...