Il faut reconnaître que la Colombie ne faisait pas partie des pays que nous souhaitions visiter au début de la préparation de ce voyage. Nous comptions l'éviter en prenant un cargo jusqu'en Equateur. Son histoire mouvementée, son instabilité, les Farcs, les narco-trafiquants et les médias ne nous rassuraient pas. Pourtant, en lisant les sites des voyageurs, il semblait que ce pays méritait d'être parcouru, au même titre que les autres, et que les Colombiens étaient très accueillants.
Les côtes colombiennes se dessinent... La traversée s'est globalement bien passée dans ce gigantesque navire où tout est démesuré : trois restaurants, magasins, jeux pour enfants, discothèque... Nous avons pris une cabine et avons assez bien dormi, bercés par des vagues plus ou moins fortes. Notre moussaillon Maëlys a été la plus heureuse de regagner la terre ferme... Le mal de mer aura été un calvaire pour elle... Nous rencontrons une famille américaine qui voyage en camionnette, des Australiens en vans, un Canadien et des backpackers français !
La Brimobile a voyagé dans la soute du ferry et va bien. Nous nous garons le long du bateau, le temps de faire toutes les formalités d'entrée en Colombie, qui sont facilitées par une bonne organisation : immigration, importation temporaire du véhicule, contrôle sanitaire, vérification des papiers et assurance. Après deux heures, à 18h, nous quittons le port.
La positive attitude est de retour au sein de l'équipe ! De nouveaux projets, de nouvelles envies. Les règles changent. Depuis notre pause au Costa Rica, l'expression "prendre son temps" prend tout son sens. Désireux de poursuivre notre aventure en douceur, nous revoyons notre rythme. Un second souffle, un souffle nouveau.
Notre premier bivouac colombien est proposé par le douanier, sur la pointe de Carthagène à côté du Hilton. Nous y restons trois nuits. La première journée est consacrée à la recherche de gaz. Journée très fatigante qui va à l'encontre du nouveau rythme que nous souhaitons prendre ! Mais en voyage, il faut aussi composer avec les impératifs, le trafic, et on ne fait pas toujours comme on veut ! Si nous n'avons plus de gaz : plus de frigo, plus d'eau chaude et plus de repas chauds ! Deux heures aller pour traverser la périphérie de Carthagène et trouver le point de vente de gaz indiqué par les habitants... Puis il faut y retourner en fin d'après-midi pour récupérer notre bouteille, nous faisons donc un plein de courses en patientant. Nous rentrons à la nuit au bivouac. Nous sommes tranquilles pour 3 semaines !