Par quoi puis-je commencer ???
Euh... Il était une fois... Non, ça ne colle pas !
Euh... C'est la fin, bla bla bla... Non, qui a dit ça ?
Euh... La route est longue et je roule ma bosse ! Non, trop bling bling... !
On la fait simple, c'est plus moi.
J'ai désormais en ligne de mire Montevideo que je dois rallier en 6 semaines et quelques 5 000 kilomètres en prenant le chemin des écoliers... Sans compter que mes globe-trotteurs veulent s'octroyer une semaine de pause dans un lieu, parait-il, superbe, magnifique. Enfin, j'attends de voir.
Sans être mathématicienne hors pair, je n'ai donc que 5 semaines... Ils sont fous ! Ils vont m'user jusqu'au bout. En même temps je suis jeune (enfin presque...) ! Alors c'est parti pour le dernier road trip made in South America.
La nostalgie me submerge tout de même de savoir que mon petit tour touche à sa fin. Bien sûr, le doute s'installe en moi : aurais-je assez de peps pour les conduire à bon port ? Sans jeu de mot...
Entre la poussière que j'ai ingérée tout au long des routes, s'infiltrant partout, même dans des endroits improbables, les itinéraires d'un aspect douteux, faisant défaut à mes suspensions et ma carcasse, et la pluie qui m'a rendu visite, tout pour plaire !
J'aurai été confrontée à tous types de situations depuis mon départ au Canada, c'est si loin déjà...
Globulle m'a rencontrée haute et forte dans les paysages du far west américain, mon Ford Lover ! Arches, Canyonland ou autre décor de fond, il y a plus moche pour créer une idylle !
Et Castagnette, ma grande sœur ! Nous avons partagé tant de plages paradisiaques en Basse Californie, sans oublier notre traversée express du Salvador, Honduras et Nicaragua.
Chaque séparation était un déchirement.
Mes rencontres, courtes ou plus longues, m'ont appris à savourer chaque instant, le moment présent.
Quelques passages de solitude, libre au milieu de nul part ou en difficulté comme à Cusco, où j'ai eu envie de hurler... Ces moments si rares dans la vie d'un camping-car. Moi, j'ai vécu tout ça !!! Je suis loin du cliché français.
Petit à petit, l'arrivée est proche, ma fatigue est présente mais mon cœur est serré. Je me retrouve, sans avoir eu le temps de dire ouf, dans l'embarcadère du port à Montevideo. Je sais que ce soir je suis seule. Mes globe-trotteurs ont fait leurs valises et ont pris soin de me mettre des scellés.
Après 52 000 kilomètres et des milliers d'heures au compteur, je quitte l'Amérique comme je suis venue et dans un mois je retrouve le sol européen.
Ma chronique, assez atypique je dois le dire, n'est autre que le fruit de l'imagination de mes globe-trotteurs, dans mes péripéties comme dans mes aventures. Ils m'ont fait vivre, tout simplement !
B aroudeuse
R ésistante
I ncroyable
M agnifique
O ff-road
B avarde
I rrésistible
L ente
E patante !